Voilà… au moins ici, Feng ne pourrait pas me traîner partout dans les recoins de Lanling Jin. Il était tout à toi Lei ! Et non, je n’avais aucune pitié à te laissé en pâture à Feng. Déambulé dans se lieu immense et remplis de m’avez-vous-vu comme je suis débile, très peu pour moi. Enfin au vu du merdier, je comprenais mieux pourquoi Yushen Buzhi n’accueillait jamais ce genre d’évènements… il fallait mieux qu’ils le garde pour eux.
Bien caché parmi les feuillages de mon perchoir, je regardais les environs. Il semblait que j’avais réellement bien choisi, personne ne semblaient venir dans cette zone. Appuyant mon dos contre le tronc de l’arbre, je fermais les yeux en profitant d’une légère brise loin du bruit. Légère… ah… j’espérais ne pas tomber malade au passage sinon, il n’y aurait vraiment rien à tirer de cette journée inutile. Dire que j’aurais pu la passer à lire ou à m’entraîner au Guqin… une perte de temps.

Ce n’était pas que j’arriverais à dormir dans un lieu pareille où je ne connaissais personne mais je pouvais au moins me reposer un peu. Le trajet avait été long depuis Gusu même si on avait fait de nombreuses haltes et le temps avait été affreux jusqu’à ce qu’on arrive sur les lieux et j’avais déjà mal à la tête et à la gorge. Si j’échappais à la fièvre grâce aux médicaments que j’avais pris avec moi en prévision, je serais gagnant.
Chance de réussite de la manœuvre ? Aucune.

D’ailleurs, il semblerait que je ne pourrais même pas me reposer si j’en jugeais aux bruits de pas qui arrivaient. Ouvrant les yeux pour regarder en contre bas, je ne bougeait toutefois pas. L’avantage avec les uniformes de Lanling Jin, c’est qu’on les voyaient de vraiment très loin. Pire que nous.
Une fille… accompagnée… Hum… cela ne ressemblait pas vraiment à une demande de courtoisie au vu de leurs têtes de babouins stupides. Bon après-tout, cela ne me concernait pas, ce n’était même pas mon clan. Rien ne m’empêchais toutefois d’entendre combien ils étaient stupides, ça pourraient toujours m’entraîner en répondant dans ma tête.

- Vous me voyez navrée d’être obligée de refuser. Je ne voudrais pas ternir votre insanité et turpitude par ma présence.

Oh merde !
J’étouffais rapidement mon rire dans ma manche pour ne pas me faire remarquer pendant que les fameux atteint de turpitude se pavané comme des oies bruyantes. D’accord, un point pour toi Guniang, je ne m’étais pas attendu à une telle répartie.
Voici qui ne me faisais pas regretter d’avoir laissé traîner mes oreilles et en plus, tu avais fait fuir la source de bruits. Le repos était de nouveau à ma portée.

- Puis-je connaître le nom de l’oiseau qui voulait si joyeusement chanter ?

Ou pas.
Quelle bande d’emmerdeur ces cultivateurs de Lanling Jin. Enfin, parler avec une demoiselle comme toi pourrait toujours être intéressant et me faire passer le temps ici. Tant que tu ne me demandais pas un combat, je pourrais toujours m’accommoder du reste ou fuir.
Restait à savoir quelle mélodie allais-je chanter justement.

- Lan Shùn Wèn, aurais-je l’honneur de savoir qui chante avec moi ?

Mon visage -bien que toujours caché par le feuillage - autant que ma voix trahissait certainement mon amusement mais je ne m’en souciais pas. J’attendais qu’elle me réponde avant de reprendre d’un ton plus sérieux et plus calme.

- Si la rose ne veux pas être cueillis, elle ferait mieux de reculer un peu. La pie n’est pas forcément aussi agile que l’on croit.

Inutile de lui tomber dessus en voulant descendre.
Pourquoi la pie ? Parce qu’elles étaient réputé pour avoir un mauvais caractère même si contrairement au trait bavards qu’on lui donnait, je ne l’étais pas. Enfin, j’étais toujours en train de le faire avec elle… les pie aimaient peut-être chanter avec les roses.

Habilement, je me laissais tomber au sol sur mes pieds, me redressant d’un air bien droit tout en lissant ma tenue pour en retirer également les feuilles avant de poser mon regard sur elle. Je comprenais mieux son nom de courtoisie, elle le portait bien.

Ma tenue lissée, je levais mon regard vers toi, ce qui me permettait de penser qu’il n’y avait pas erreur sur le nom donné puisque tu lui faisais honneur. Toutefois, je ne te ferais pas l’insulte de m’y intéresser. Déjà, parce que ce n’était pas le cas et que ce n’était pas mon genre de parler pour ne rien dire, respectant cette règle à la lettre. Et ensuite ? Les gens qui faisaient cela étaient tellement ridicules, n’est-ce pas ?
Puisque tu sembles être dans les poèmes, je me demande quelle sera la suite du chant. A défaut de ne pas être aussi arrogante ou orgueilleuse que ceux de ton clan, tu étais en tous cas plus raffinée que la plupart d’entre eux que j’avais pu voir jusqu’à présent.

Une grue ?
Un vague sourire en coin étire mes lèvres et éclaire légèrement mon regard fatigué. Pourquoi pas, l’oiseau était grand et élégant. Devrais-je le prendre pour un compliment ? Hors de question au vu de la façon dont tu t’étais moqué de tes précédents poursuivant toutefois, le jeu m’amusais et me ferait passer le temps jusqu’à ce que nous puissions rentrer puisque je ne pouvais de toute évidence pas dormir sans être dérangé. Enfin, c’est toujours ce sourire que je te rends puisque tu sembles tout autant t’amuser. Cette journée ne sera donc pas totalement perdue.

Béotien ? Tu étais encore plus impitoyable que moi envers tes compagnons et cela me fit arquer très légèrement un sourcil. Toutefois, j’ignorais si je devais réellement plaindre tes compagnons pour ce manque d’égard ou te plaindre à toi pour être dans un tel environnement.
Aucun des deux puisque je ne te connaissais pas.

- Je doute trouver un paysage à la hauteur de YuShen BuZhi un jour effectivement… mais je loue l’effort de Lanling Jin pour le faire, dis-je d’une vois aussi cérémonieuse que pompeuse tout en m’inclinant respectueusement comme si je venais de faire un compliment. Je serais toutefois curieux de voir si la rose de ces lieux réhausses les jardins tant vantés dans le monde de la cultivation.

Pas que j’étais plus tactile que mes compagnons de GusuLan, mais j’avais l’habitude de tenir Feng par la main et c’est donc pour cela que c’est sans aucune hésitation que je tendais cette mains vers toi comme un humble garde voulant conduire une dame sur les chemins. Puisque nous avions commencé à jouer, autant continuer, n’est-ce pas ? Ou te rétractera-tu ?
Quand à mon air lors de ma réponse c’est bien pour répondre à ta médisance : Je me moques bien de ce que tu penses des tiens tant que tu ne profites pas de notre échange pour ne faire que les réduire à plus bas que terre. Je n’ai déjà pas une forte opinion d’eux, je n’ai certainement pas besoin d’un pamphlet dessus.

Je me laisse guider vers les jardins, les observant sans y voir un grand intérêt et en étant encore moins impressionné. Cela reflétait bien l’or et l’élégance que l’on s’attendait à trouver chez des noble ou des partisans de l’empereur qui voulait voir quelques faveurs mais je trouvais qu’un tel lieu n’avait pas sa place chez les cultivateurs. Yshen Buzhi et même Yumeng Jiang étaient bien plus belle, entouré de nature et de simplicité, ou rien n’était d’or.
Un avis que je garderais pour moi puisque ce n’était pas une chose que je partageait habituellement et encore moins avec toi qui m’était inconnu en plus d’être du clan en question.

D’ailleurs, voilà que tu te demande après Gusu et je prends un air faussement offensé tout en continuant de marcher.

- Quelques milliers de règles ? Nous en avons si peu pourtant, dont une qui évite les mauvaises rumeurs. J’ai bien peur que peu de cultivateurs ne voit la vraie beauté de ces règles d’ailleurs mais pour répondre à votre interrogation, nous en avons seulement cinq milles.

Le mur des règles, celui bafoué par beaucoup qui n’étaient pas de notre clan en disant souvent qu’il était idiot d’en avoir autant… pire encore quand ils apprenaient qu’aucune ne se répétait. Les choses se calmait par la suite en voyant notre rigueur à les appliquer.
Je te jetais un regard en coin, me demandant si tu allait prendre la plaisanterie de mon ton comme il était où si tu allait vraiment t’en sentir offensé. Sans rien paraître de cette curiosité de ma part, je reprenait sur le ton de la confidence, contredisant ainsi la première partie de ma réponse et prouvant par ce fait que mon ton offensé n’était qu’un simple amusement marqué par la question qui revenait souvent lorsque des cadets se rencontraient.

- J’ai ouïe dire que mon maître trouve qu’il y en a trop peu et qu’il va mander une réunion avec le Zongzhu et les anciens pour en rajouter quelques unes. Je suis en accord avec lui, il serait dommage que l’on s’endorme à penser trop les connaître.

Une chose à moitié vrai quand on savait que des personnes comme Lei les connaissaient par cœur et étaient de ceux qui finissaient tout de même par les copier le plus.

- Mais je suis curieux de savoir ce qu’une fleur peu bien penser de cela… Alors, que pensez-vous des oiseaux qui limite leur vol qu’à cinq milles nuages ?

Puisque c’était cela dans le fond, il ne devait rien y avoir aux delà des cinq milles règles, aucune liberté dirait même certain. Pourtant, quand on voyait notre trio qui suivait de près les pas de notre maître plus que quiconque de ce que j’avais entendu de la part d’un autre maître qui prenait souvent un air désespérait à ce propos, on pourrait croire qu’au contraire, les règle servait à être un peu plus libre encore.